LE LEXIQUE DU MICROBIOTE

Microbiote, microbiome, eubiose, barrière intestinale… Il n’est pas toujours simple de s’y retrouver dans le lexique du microbiote ! Dans cet article, nous revenons sur la définition des principaux termes qui gravitent autour du microbiote pour vous aider à y voir plus clair.

Flore intestinale, microbiote & microbiome : des faux amis

Première bonne nouvelle pour vous aider à vous y retrouver dans le lexique du microbiote : flore intestinale et microbiote intestinal sont synonymes. Le terme de flore intestinale est simplement le terme historiquement utilisé pour parler du microbiote intestinal. Ils désignent l’ensemble des micro-organismes formant un écosystème au niveau de votre tube digestif. Ces micro-organismes sont de différentes natures (bactéries, levures, virus, champignons, protozoaires) et vivent en symbiose avec nous. C’est-à-dire que nous entretenons avec eux une relation pour des bénéfices réciproques : d’un côté on leur fournit de quoi se nourrir au quotidien, et de l’autre, ils produisent des nutriments qui nous sont indispensables ! Notons tout de même que nous entendons généralement parler « du » microbiote mais que chacun d’entre nous possède en réalité plusieurs microbiotes : le fameux microbiote intestinal certes, mais nous en avons également au niveau de la bouche, des poumons, ou encore de la peau.

Autre piège à éviter dans le lexique du microbiote : la confusion avec le terme de microbiome. Ce dernier fait en effet référence, non pas aux micro-organismes constituant notre microbiote mais à l’ensemble de leurs gènes.

Eubiose, dysbiose et pathologies associées

Le microbiote est un écosystème fragile, sa composition peut être amenée à évoluer au cours du temps. L’eubiose est l’état d’équilibre du microbiote en bonne santé. Un état au cours duquel la flore intestinale est composée majoritairement de bactéries « amies ». Au contraire, la dysbiose désigne un état de déséquilibre du microbiote au cours duquel les bactéries pathogènes prennent le pas sur les bactéries bénéfiques. La dysbiose peut être à l’origine de nombreuses maladies, notamment des maladies digestives lorsqu’il s’agit du microbiote intestinal. 

Les parois de l’intestin jouent le rôle de barrière intestinale : elles empêchent les substances potentiellement dangereuses de pénétrer dans notre organisme. En cas de dysbiose, cette fonctionnalité de filtre peut être altérée et ces parois peuvent être amenées à laisser passer davantage de bactéries, virus ou autres pathogènes. Dans le lexique du microbiote, on parle d’hyperperméabilité intestinale.

Ce problème d’étanchéité de la barrière intestinale peut être accompagné de troubles digestifs (diarrhée, constipation, gaz…) voire de pathologies, notamment des maladies digestives comme les MICI ou le Syndrome de l’Intestin Irritable. Le terme de MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin) regroupe deux pathologies digestives : la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, qui sont caractérisées par l’inflammation d’une partie du tube digestif. Le Syndrome de l’Intestin Irritable quant à lui, est caractérisé, en plus de la dysbiose, par des troubles de la motricité de l’intestin et une sensibilité intestinale accrue. Causes ou conséquences de la maladie ? Rien n’est encore sûr, les mécanismes de survenue de ces pathologies sont encore mal connus.

De nombreux points restent encore à éclaircir dans l’étude du microbiote, même au-delà de la sphère digestive. La recherche s’intéresse notamment aux liens qui existent entre troubles du microbiote intestinal et troubles cardio-métaboliques, allergies alimentaires ou encore dépression.

Eléments clés dans le lexique du microbiote : les biotiques

Peut-être avez-vous déjà entendu dire que les biotiques, en complément d’une alimentation et d’un mode de vie sain, font partie des solutions pour prendre soin de son microbiote, notamment en cas de dysbiose. Mais parmi tous les biotiques, comment s’y retrouver ? Faisons le point :

  • Les prébiotiques sont des composés qui favorisent le développement des « bonnes » bactéries du microbiote. Pour vous donner un exemple plus concret, certaines fibres sont caractérisées de prébiotiques. Comme nous ne sommes pas en mesure de les digérer par nous-même, ces fibres arrivent intactes au niveau de notre microbiote intestinal. Ce dernier se fait ainsi un plaisir de les dévorer et de les transformer en composés qui s’avèrent être bénéfiques pour notre santé. L’illustration parfaite de la symbiose !
  • Les probiotiques sont des « bonnes » bactéries, qui, ingérées vivantes et en quantité suffisante ont un effet bénéfique pour la santé. On retrouve ces bactéries bénéfiques dans certains aliments, des compléments alimentaires ou des médicaments.
  • Les synbiotiques sont une association de prébiotiques et de probiotiques : ils permettent donc d’enrichir le microbiote en « bonnes » bactéries et de les nourrir en leur fournissant des fibres.
  • Les postbiotiques sont peut-être les moins connus de la famille des biotiques. Ce ne sont pas pour autant les moins intéressants puisqu’ils apportent, eux aussi, un bénéfice pour la santé. Leur particularité : les postbiotiques sont inanimés et n’ont pas besoin d’être un micro-organisme entier. Ils peuvent être : des bactéries entières mais inanimées et/ou des morceaux de micro-organismes inanimés, avec ou sans composés issus de leur milieu de culture.

Alors, vous y voyez plus clair dans le lexique du microbiote ?


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